ReExister
L’Association ReEXISTER a pris ce TITRE le 13 novembre 2015, lors des attentats de Paris.
Jusqu’à ce moment là, l’association s’était occupée de projets socio-culturels, pluridisciplinaires et multilingues, mais le fait provoqué par ces événements nous a poussé à changer de titre et ajouter à l’objet de l’Association le côté engagé, la valorisation de projets en difficulté et de productions fragiles.
Je venais d’écrire un film sur un texte de l’écrivain Erri DE LUCA et c’est lui qui m’a suggéré d’appeler l’Association avec ce mot qui est le fruit du métissage entre Renaissance et Résistance.
Les projets plus importants que nous avons soutenus :
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Spectacle « On dit qu’au delà des mers… », avec Joséphine LAZZARINO et Nora IDIR ;
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La recherche en Méditerranée : « Passeurs de guérison », à la rencontre de guérisseurs traditionnels ;
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Spectacle pour enfants : « Fifi et Nina », une poupée et une marionnette se retrouvent en rêve pour chanter ensemble… ;
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Accompagnement du projet de film « A perdita d’occhio (A perte de vue) », de Morena CAMPANI, un voyage au Japon à la recherche de Aïda, l’espace des possibles ;
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Accompagnement à la production du film « Musique de chambre, la musicothérapie au chevet », de Morena CAMPANI, sur le travail de Joséphine LAZZARINO à l’hôpital des enfants malade Necker de Paris ;
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Atelier Théâtre avec les Foyer Plein Ciel (adultes en difficultés psychiatrique) et production du spectacle « L’épouvantail », de Morena CAMPANI
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Fondation de l’Université Populaire TRANS-IRE qui s’occupe de rituels de passage, dédiée à Ernesto De Martino et Diego Carpitella
« On dit qu'au delà des mers »
Spectacle-chanté avec Nora Idir et Joséphine Lazzarino
mise en espace par Morena Campani
« Musique de Chambre »
un film de Morena Campani
avec Joséphine Lazzarino
consultants scientifiques : Alfredo Ancora, Marie Rose Moro
C’est l’histoire de Joséphine, musicothérapeute à l’hôpital des enfants malades Necker de Paris ; en voyageant de chambre en chambre, d’un petit patient à l’autre avec un sac à dos d’instrument, elle pratique la musique qui devient le lien pour améliorer l’hospitalisation.
Dans le service de neurochirurgie pédiatrique à l'hôpital des enfants malades Necker de Paris, Joséphine s'occupe de ce qui pose problème pendant l’hospitalisation, en particulier des enfants cérébraux-lésé ou porteur hématome sous-dural, bébés secoués.
« Faire émerger par tous les canaux chez les enfants, une compétence, une possibilités... quelque soit leur souffrance, leur douleur, leur langue, leur culture. »
Marie Rose MORO
« Il est vrai que nous avons réussi à abattre de grandes parties des murs qui ont tant divisé peuples et idées (d’autres malheureusement demeurent), mais nous courons tout de même le risque de les remplacer par de grandes vitrines à travers lesquelles nous pouvons nous regarder, mais toujours et seulement de loin et avec méfiance. Il faut au contraire une plus grande proximité, des regards nouveaux, de plus larges contaminations entre façons de pensée et mondes de pensée, sans peur de perdre quelque pureté originelle. La rencontre d’aujourd’hui est un exemple de la façon dont il est possible, c’est le cas de le dire, de dépasser des peurs millénaires. ».
Alfredo Ancora
Joséphine pratique la berceuse comme une aire de rencontre intime secrète qui permet le passage entre l'intime et le culturel ; elle cherche les comptines plus curieuses et les rythmes qui peuvent donner envie de chanter ou de danser, selon les nécessités du cas, en faisant coexister codes verbaux et non verbaux, de nature musicale et kinesthésique.
Une fois établie la confiance, elle met en pratique l’art du mouvement par une lecture corporelle, parce que, face au toucher, nous ne sommes pas tous égaux, chacun possède ses propres représentations liées à son histoire personnelle et sa culture. Alors Joséphine explore les différentes approches pour retrouver de nouvelles ressources psychocorporelles.
VOIX OFF Joséphine : J’ai travaillé durant vingt-cinq ans en qualité d'infirmière dans les hôpitaux. Je me suis intéressée très tôt à la douleur et aux possibilités de prise en charge à travers la conscience du corps et aux mouvements. Parallèlement j'ai participé à différentes formations thérapeutique, dont la méthode Feldenkrais, fondée sur la somesthésie, la proprioception et la neuro-plasticité.
TRANS-IRE
Université Populaire De Martino – Carpitella
AVEC LA COLLABORATION DE :
SYNOPSIS
« On dit qu’au delà des mers »
Il s'agit d'un voyage commun, qui trace l'histoire d'une rencontre et de ce qui reste au sein d'une rencontre. Les protagonistes aux parcours divers, démarrent leur voyage à la recherche des racines. Elles chantent la polyphonie euro-méditerranéenne entremêlée de la tradition kabyle et française : « la radio d'ici et la radio de là bas... »
Elles racontent l'intégration et, au même temps, l'attachement à leurs origines. Un spectacle qui est un hommage à la terre d'accueil. C'est le croisement de plusieurs mémoires... Entre deux mers, entre des terres, entre deux cultures, deux familles... deux vies : « ici et là bas... »
Quand Nora ne chante pas, elle raconte :
« Je suis née en France, pourtant... Toute petite à la maison on parlait le français, et j’entendais mes parents et mes grands-parents parler entre eux, une autre langue : le kabyle. Tous ces mots on ne me les a pas transmis. Cette langue est devenue pour moi secrète, un peu magique, une langue de voyage, d’un pays lointain, inconnu... J’écoutais avec curiosité en me laissant bercer et doucement ces mots formaient à mon oreille des mélodies qui exprimaient de la joie, de la colère, de la rage, de la douleur, de la tristesse, de l’amour... Pour moi, l’Algérie était un pays que je pouvais toucher du doigt sur une carte et la première fois que j’ai mis mes deux pieds sur cette terre, j’avais 9 ans...
J’ai gardé cette curiosité en écoutant le parler des autres, et toutes ces langues venues d’un ailleurs, même si je ne les parle pas et que je ne les comprends pas, m’invitent au voyage et me procurent toujours la même émotion reliée à l’enfance... Le chant est donc venu a moi, tout naturellement, la magie de l’oralité m’a très vite passionnée... je voulais apprendre des chants qui traversent le temps et les frontières avec un acte humain qui me parait vital, la transmission. »
JOSEPHINE LAZZARINO
Née à Paris, où elle vit et travaille, de père sicilien et mère andalouse. L'enseignement de Giovanna Marini, avec laquelle elle
a travaillé pendant plus que dix ans, lui a permis de retrouver ses racines , et de concevoir ses recherches musicales dans le cadre des traditions de la Méditerranée populaire, qu'elle-même définit comme « Méditerranée de la mémoire ».Elle interprète les chants qui font partie de sa recherche avec les instruments qu'elle considère les plus aptes à donner une interprétation fort liée à l'imagination, grâce aux sonorités, aux bruits et aux voix traditionnelles . Elle a choisi, par exemple, le « tamburello » (petit tambour), pour interpréter le rythme de la « pizzica »,ou les castagnettes pour interpréter des pièces classiques telles que la « Danza di Rossini », mais avec le rythme de la Tammuriata napolitaine, la conque, la lyre ,l’accordéon et ainsi de suite... Elle a fait partie du choeur de l'Orchestre de Paris de 1986 au 1992, baignée dans le monde lyrique, en concert dans des tournées mondiales dirigées par de grands chefs d'Orchestra. En1996 elle a créé avec quatre autres artistes le Groupe Passio, dont le répertoire se compose de chants sacrés de la tradition de l'Italie du Sud, en particuliers ceux de la Semaine Sainte et de la Passion du Christ.
Elle a été formé au principe de la méthode Feldenkrais avec François Combeau durant une dizaine d’année Elle est musicothérapeute à l'hôpital des enfants malades Necker de Paris où elle relie la corporalité au rythme en mouvement aux musiques traditionnelles et anime un atelier de chant dans la Maison de quartier de Blanc-Mesnil, à la recherche du patrimoine orale traditionnel en fonction des origines des participants.
NORA IDIR
Née en France des parents algériens. La langue kabyle était la langue du voyage, du pays lointain, inconnu. Le désir de l'apprendre a toujours été là et le chant l'a aidé à s'en approprier, en outrepassant les temps et les frontières. Son parcours a été jalonné de rencontres très importantes : Ania Scher, Marie-Claude Vallez, Afida Tahri, Martina Catella, Jean-Yves Panafiel, Ravi Prasad, Ali Resa Ghorbani, Rénata Rosa, Manu Théron, Benat achiary ...
Elle a participé aux spectacles : « L’une devenant la mémoire de l’autre », mise en scène par Saliha Bachiri ; un spectacle de danse contemporaine, chants traditionnels kabyles, crée et joué à Nanterre en 1997. « Yzorane », mise en scène Afida Tahri, un spectacle de chants berbères (six voix de femmes), crée au théâtre Jean Vilar de Suresnes en 2000, puis joué entre le 2000 et le 2005, au festival Africolor, au festival des arts du récits à Grenoble, à l'auditorium St Germain à Paris et au festival d’Avignon. « Chants et contes du monde », un spectacle crée à Toulouse en 2006, avec Phillip Gal, musicien. « Sakina », mise en scène Afida Tahri en 2007/2008, des récits collectés auprès de femmes, raconter le corps au féminin dans, le monde musulman, un spectacle crée et joué à Quai des Voix à Ivry-sur-Seine. Ce travail a produit le film : « D’une femme à l’autre », de Eve Alexandre.
Au sein de l’association « La vie par la voix » situé à Boulogne-Billancourt, elle anime des ateliers de chants du monde et des stages d’été d’une semaine.
MORENA CAMPANI
Architecte de formation, Morena Campani poursuit une recherche créative et de production sur l’espace et les arts qui
collaborent à l’harmonie de cet espace. Elle réalise “Mettere a nudo”, un parcours artistique shakespearien dans la Ville et le Musée d'art contemporain de Ravenne en parallèle à l'œuvre musicale du chef d'orchestre Riccardo Muti. Installée depuis 2003 en France avec l’agence culturelle (Projets culturels) favorisant les échanges européens de la culture (dont collecte de chants de guérison traditionnels). Avec le "Voyage en Italie", un spectacle autour des valeurs et l'identité du peuple italien à travers ses principaux idiomes : le chant, la danse et le récit. Elle prolonge son travail de scénographe vers celui de metteur en scène qu’elle affirme avec le “Voyage Méditerranée”, interprété par la Compagnie de Dario Fo. Cette obsession du partage des savoirs par la circulation des personnes et de l’information, la conduit à rencontrer Martina A. Catella, musicienne, auteur, ethnomusicologue, spécialiste des questions relatives à l’identité vocale individuelle et collective des cultures orales. Toujours à la recherche d’expressions complémentaires abordant la question de la mémoire, des valeurs, de l’espace et du temps, elle poursuit l'éloge du pluridisciplinaire. Elle développe plusieurs projets avec le compositeur Philippe Eidel, dont, en cours, les textes et les images de l'album “Mamas II” et elle reçoit la bourse de la Fondation Les Treilles, aide à l'écriture du livret de l'Opéra “Musex”. Suite à la conception du projet euro-méditerranéen avec le I.T.I. d’Unesco, elle travaille avec le comédien Charles Gonzales sur la mise en scène de “La foire de Don Quichotte” de Bruno Durocher. Son regard s'ouvre au cinéma et elle poursuit l'écriture et la réalisation de plusieurs films, dont le premier dédié à la naissance, autoproduit en 2010 : “Cielitude”.
Joséphine est musicothérapeute.
VOIX OFF Joséphine : Mon rôle de thérapeute s'inscrit dans une philosophie non intrusive et non médicamenteuse.
La musicothérapie proposée par Joséphine est active, elle entre dans les chambres avec un sac à dos plein d’instruments musicaux, des répertoires, d’enthousiasme et d’envie de chanter ; ce qui permet de créer le lien.
VOIX OFF Joséphine : J'ai chanté lyrique dans le chœur de l’Orchestre de Paris. Ensuite, j’ai suivi les formations en ethnomusicologie à l’Université Paris VIII sous la direction de l’ethnomusicologue italienne Giovanna Marini. Je l’ai accompagnée dans les voyages de recherche et collectage sur le terrain, elle m’a donné la possibilité de parcourir mes terres ancestrales, d’y découvrir une richesse universelle, d’approfondir ma connaissance du monde et de moi-même...
Joséphine passe la porte avec le but d’apporter un mieux-être aux enfants, en le rendant acteurs de leur bien-être, en diminuant les angoisses et provoquant un changement.
Pendant l'hospitalisation les enfants deviennent intouchables, paniqués, hurlants. La relation mère/enfant est souvent mise à mal, parce que l'histoire de ces enfants est souvent lourde et compliquée et on comprend que l'enfant va avoir des difficultés à réinvestir son corps.
Dans un délai très court, Joséphine doit évaluer les problématiques pour mettre en place immédiatement des propositions. Le travail à faire est d’être en relation d'aide et en écoute empathique pour améliorer l’humeur, réduire l’anxiété, soulager de la douleur, diminuer l’utilisation de morphine et d’autres sédatifs. Joséphine n’a pas le secret ou la recette musicale... « il n’y pas d’effet aspirine en musique » (Ventura) ; mais la communication- communion qui se met à circuler, permet d’élaborer les événements et de réorganiser la souffrance.
Cette façon d'agir, permet à Joséphine un rapprochement avec les parents de l’enfant qui viennent directement concernés et questionnés sur les rituels d'endormissement, les chants ou les comptines que l’enfant aime ; permet aussi un intérêt porté hors cadre, qui ouvre à une conversation transculturelle et qui donne la possibilité de relier la problématique et les origines.
Ce film permet d’accompagner la démarche de Joséphine de chambre en chambre, permet de comprendre les liens qu’elle met en place pour rentrer en communication. Chaque séance de musicothérapie au chevet est une situation inédite ; Joséphine peut créer un doudou sonore, un concert plurilingues, un atelier de chant, de musique... La langue, le rythme et la valorisation sont des excellents outils dans le sac de Joséphine ; le petit patient arrive à exprimer ses émotions, il retrouve la voix, la joie, l’énergie.
« Joséphine met en place le processus de liaison, elle réunit par exemple l’imaginaire et la sensorialité, la perception et la sensation, le moteur et l’imaginaire... Dans ce mécanisme de tissage elle applique les compétences culturelles et transculturelles, c’est à dire les éléments du collectif dans lequel l’enfant se situe. Toutes ces possibilités qui sont contenues dans la langue, dans les gestes, en soutenant les parents... »
Marie Rose MORO
Les séances montrent la puissance du chant et de la musique qui parviennent à atteindre des endroits inaccessibles, en libérant du mal-être, comme processus générateur qui crée des « espaces de connaissance » inexplorés, qui mêle des mondes différents dans des lieux différents. En tant qu’acte de culture, la musique est une ligne de frontière où se situe tout changement potentiel.
TANS-IRE
TRANS-IRE
Métaphore de la rencontre par ses voix, ses religions, sa nourriture, cette université populaire nait à Paris visant à la recherche, la collecte,
la sauvegarde et la transmission
des rituels de passage,
des traditions de guérison
et des cultures thérapeutiques... Cette transmission est millénaire, ancrée dans le sacré d’une terre entre l'eau bénite et l'eau salée.
TRANS-IRE
S’intéresse aux passages tels la naissance, l’endormissement,
la peur, la possession, le dépaysement, la migration, la transe,
le clivage culturel, la maladie, la torture, la cure, la magie, la honte, la mort... et les violences qui souvent y sont associées.
Les pratiques qu’on y développe
s'appuient sur le corps et la voix :
l'expression vocale polyphonique (résultat de la rencontre),
la voix de l’âme et l'expression corporelle,
alchimie partagée entre gestuelle et danse.
Ernesto de Martino, historien des religions,
expliquait le phénomène comme veiné de syncrétismes :
il voyait la transe comme une éventualité
émotive induite par le paroxysme de la musique et de la danse. Son concept dela « crise de la présence »
qui caractérise les conditions de précarité de l’être humain et de son être historique, est encore actuel et peut concerner aussi l’ère post-moderne.
Diego Carpitella, ethnomusicologue,
parlait d’exorcisme choréo-musical,
affrontant la question de l’ethnologie d’urgence qui concerne les rapports entre
sociétés complexes et sociétés traditionnelles : Notre planète s’est transformée si rapidement
qu’elle court le risque de perdre son identité.
LES FONDATEURS
Morena CAMPANI. Architecte de formation, elle poursuit une recherche créative sur l’espace et les disciplines qui collaborent à l’harmonie de cet espace. Installée depuis 2003 en France elle abandonne l’architecture toute de suite après le projet de la maison de Dario Fo.
C’est à partir de cette rencontre que son obsession du partage des savoirs la pousse à s’intéresser à la transmission et aux moyens de transmission. Toujours à la recherche d’expressions complémentaires abordant la question de la mémoire, des valeurs, de l’espace et du temps, elle poursuit l'éloge du pluridisciplinaire.
Joséphine LAZZARINO. Née à Paris, où elle vit et travaille,
de père sicilien et mère andalouse. L'enseignement de Giovanna Marini,
avec laquelle elle a travaillé pendant plus de dix ans,
lui a permis de retrouver ses racines, et de concevoir
ses recherches musicales dans le cadre des traditions
de la Méditerranée populaire, qu'elle-même définit comme
« Méditerranée de la mémoire ».
En 1996 elle a crée avec quatre autres artistes le Groupe Passio,
dont le répertoire se compose de chants sacrés de la tradition
de l'Italie du Sud, en particuliers ceux de la Semaine Sainte et de la Passion du Christ. Elle est musicothérapeute à l'hôpital des enfants malades Necker de Paris et anime des ateliers divers.
Alfredo ANCORA. Psychiatre et psychothérapeute italien,
originaire des Pouilles, il s’occupe de sujets transculturels
en Italie et dans le monde entier en cherchant des façons de « soigner autrement ». Il enseigne psychiatrie transculturelle à l’Université de Sienne et il est membre de l’International Society for Academic Research on Shamanism (ISARS).
60 ans après « la terre du remords »
60 ans après l’expérience du tarentisme de juin 1959, l’ancien rite paysan caractérisé par la tarantula, étudié par l’équipe d’Ernesto De Martino
dans le Salento (le sud des Pouilles)
60 ans après le passage de la culture du mal-être (l'araignée qui mord et empoisonne)
au bien-être (la musique et la danse, la pizzica)
par le pouvoir extatique et thérapeutique.
TRANS-IRE
L’élément de départ de nos recherches est le phénomène de « transe » , ce modèle thérapeutique
qu’on retrouve dans le tarentisme,
la derdeba maghrébine,
le zar éthiopien,
le ndoep sénégalais,
le chamanisme et d’autres phénomènes.
En 2010, empeignée des transmissions reçues, j’ai commencé
à rencontrer des guérisseurs en Méditerranée et à les filmer.
Ce patrimoine de connaissances, savoirs, pratiques et rituels est rendu très vulnérable et plusieurs facteurs contribuent à leur disparition.
L'UNESCO a justement reconnu l'importance de sauvegarder et
de transmettre l'immense Patrimoine Immatériel
qui révèle le caractère unique et original de chaque groupe social. Ce Patrimoine Immatériel se rapporte aux expressions
des classes populaires qui sont inscrites dans les traditions orales, les arts du spectacle, les fêtes et le savoir des confréries artisanales. Ce patrimoine constitue le noyau commun de la diversité culturelle. Il est reconnu que la mémoire corporelle, l’écoute, la capacité
à transmettre, sont essentielles dans des sociétés sans écriture, elles sont enseignées à travers le chant et la danse,
en particulier au cours de fêtes qui rassemblent les générations.
Voilà pourquoi TRANS-IRE...
qui insiste sur la nécessité de définir une méthodologie
pour la reconnaissance des valeurs populaires.
TRANS-IRE veut répondre au problème spécifique et actuel de stimuler l’échange inter-culturel pour aboutir à l’enrichissement mutuel
et à la reconnaissance de certaines matrices communes.
Enfin, la participation de la population aux processus culturels nous permet de s'interroger légitimement sur les passages fondamentaux
et ces que devient la tradition aujourd’hui,
sur les perspectives qui se dessinent pour elle demain,
en particulier dans certains pays.
LES FORMATIONS
L’Université Populaire TRANS-IRE organise ses formations en trois modules :
1) Libre choix - Participation selon disponibilités et tarifs
2) C.D.T. Cours de formation de la durée d’un an pour obtenir un « Certificat de démarche Transculturelles » validé par le Comité scientifique de TRANS-IRE
3) C.O.T. Cours de formation spécialisé de la durée de 3 ans pour obtenir un « Certificat d’Opérateur Transculturel » validé par le Comité scientifique de TRANS-IRE
LES TARIFS
- Inscription :
La carte annuelle donne accès à toutes les CONFERENCES et aux GROUPES de travail (+ newsletter, etc.)
Cotisation : 120 €
Tarif étudiant/chômeur/retraité : 60 €
- ATELIERS pratique :
« Le danger de l’âme » 50 €
« Bercer le monde » 35 €
« De la lamentation à la transe » 35€
LES PARTENAIRES
Association de rencontres chamaniques « Where eagles fly », Rome Hôpital Universitaire NECKER des enfants malades, Paris Mairie du 2ème arrondissement – PARIS
Fondation Anna LINDH
Centre Danse du Marais, Paris
Istituto Ernesto DE MARTINO, Florence
EN COURS
Université Paris VIII MSH Paris Nord
LES CAHIERS DE L’UNIVERSITE POPULAIRE « PASSEURS DE GUERISON »
Partenaire Editorial : Les Editions L’Harmattan mettront à disposition son expérience
pour publier la collection complète des « CAHIER + VOD »,
une collection des actes des différentes séances trimestrielles de l’Université.
PASSAGE DE FRONTIERES :
entre transgression et tradition
21-22-23-24 JANVIER 2021
Jeudi, 21 janvier
ZOOM
18h30 OUVERTURE Opéra-Web
« VOIX AUX VENTS, création déconfinée » (durée 75mn)
L'Opera-Web est une création en présence des nombreuses voix du monde qui soulèvent certaines problématiques contemporaines par la poésie et les chants traditionnels. Comme la voix est entendu, rejetée, incorporée… Le fil rouge sont les influences, un grand marché, un souk où les voix et les son importés par le vent, jusqu’au moment où le vent se lève, le vent des révolutions, le vents des interdits, le vent des luttes, dans l’utopie d’apprivoiser l’éphémère liberté. C’est une pièce aux multiples facettes qui se déroule en appelant le monde entier faire face à son propre point de vue culturel, ironisant et dédramatisant, mais avec toute la puissance de la transmission orale qui conduit à la mise en valeur de l’autre.
Julia ALIMASI, Angela DIANA, Morena CAMPANI, Nora IDIR, Joséphine LAZZARINO, Mariann MATHEUS, Julien COHEN, Ninon VALDER, YERSO, Nicolaï BOLDAEV, Fulvio CACCIA, Rocio DURAN-BARBA, Reza HIWA, Mariette BARRET, André SARFATI, Tacha QUINTANAR, Mario Tomas LOPEZ, Nathalie PICARD, Shabnam SALEHZADA... Hadid…
Aux instruments : Bernard BLONDEL (sax), Leonardo LIVERANI (didgeridoo) et Sergio ROA BRITH (guitar) .
Vendredi, 22 janvier - OUVERTURE
MAISON DES ASSOCIATIONS
11 rue Caillaux. 75013 Paris – M°………………………
12h/15h30 PROJECTION films- vidéo/art
Selection de films d’origine différentes sur la problématique de la frontière, sous la direction de l’Association DID :
-
Hossein Ghandehari
-
Amir Ali Ghassemi
-
Elham Hajahmadi
-
Behfar Karimi
-
Mohammad Razdasht
-
Rokhshad Nourdeh
-
Shahram Alidi
-
Valentine Cohen
-
Marico’ Valente
-
et Hommage à Jean Marc VIOTTI (Collection)
15h30 Café du dialogue inter/transculturel :
« FRONTIERES, LES CAUSES DU DEPART : Témoignages »
Samedi, 23 janvier
LES PIANOS - Montreuil
Séminaire - PASSAGE DE FRONTIÈRES : entre transgression et tradition
Séminaire et tables de réflexions avec le public, en présence des nombreuses voix du monde, on dévoilera le thème de la frontière dans tous ses états. Le fil rouge sera donc celui des influences, du multiculturel... pour réfléchir le passage des frontières par l'approche d'un autre passage important qui se trouve entre l'oralité et l'écriture qui conduit à la mise en valeur de l’autre.
10h30/12h30
Nader VAHABI : « Culture sans frontières »
Rokhshad NOURDEH : « Border-lines »
Tiziana LEUCCI : « Les frontières symboliques dans la tradition socioreligieuse indienne »
Alfredo ANCORA : « Les marges de la cure »
Anne-Lise FRECCHIAMI : « L'art comme expression de l’indicible »
14h00/17h00
Fulvio CACCIA : « La frontière dans tous ses états »
Pauline SMITH : « Femmes migrantes »
Flore MURARD-JOVANIVITCH : « Fascisme, frontière et d’autres violences »
Erri DE LUCA : « Le seuil de l’être »
Présentation du livre de Federico SIMONTI : « L'invenzione della Frontiera - Histoire des frontières matérielles, politiques et symboliques » (Odoya 2015)
en présence de l'auteur
Dimanche, 24 janvier
LES PIANOS – Montreuil
Les pratiques de TRANS-IRE : « PAR-DELA DES FRONTIÈRES »
MASTER CLASS
9h30/12h30, Tiziana LEUCCI
14h/17h00, Rokhshad NOURDEH : « Capture- Danse »
Capture des gestes de la danse par les yeux dessinés et enregistrés par la main et la caméra.
17h30 Performance de PARKOUR
Sous la direction de Leonardo LIVERANI : Des jeunes « traceurs » pratiquant le parkour nous montreront comment outrepasser chaque genre d’obstacle, comment dépasser, comment arriver à surmonter…
LES INTERVENANTS
- Shahram ALIDI
Cinéaste
- Julia ALIMASI
Comédienne, conteuse et enseignante de théâtre, arrivée en France en 2011, elle suit les ormes du théâtre interculturel. Son goût va vers ce monde…
- Alfredo ANCORA
Psychiatre et psychothérapeute, Alfredo Ancora est membre de l'International Society for Academic Research on Shamanism (ISARS). Fondateur et directeur du Comité scientifique de l’Université Populaire TRANS-IRE, De Martino/Carpitella.
- Nicolaï BOLDAEV
Acteur, conteur, danseur et chorégraphe originaire de Mongolie.
- Bernard BLONDEL
Musicien et professeur de saxophone.
- Fulvio CACCIA
Poète, romancier, essayiste, Fulvio Caccia est l'un des fondateurs du magazine transculturel canadien ViceVersa ; de l'Observatoire de la diversité culturelle et de LinguaFranca, une association dédiée à la promotion de la littérature transnationale.
- Morena CAMPANI
Architecte et cinéaste. En 2019 elle a fondé l’Université Populaire TRANS-IRE De Martino/Carpitella.
Valentine COHEN
- Erri DE LUCA
Est un écrivain, journaliste engagé, poète et traducteur italien contemporain. Il a obtenu en 2002 le prix Femina étranger pour son livre Montedidio et le Prix européen de littérature en 2013 ainsi que le Prix Ulysse pour l'ensemble de son œuvre.
- Angela DIANA
Artiste de la scène. Autrice. Metteuse en scène. Un parcours ponctué par les arts de la danse, du théâtre-danse et du chant a forgé sa vision d’un théâtre engagé et poétique.
- Rocio DURAN-BARBA
Romancière, poète, essayiste, artiste peintre, journaliste, elle est l'une des plumes les plus remarquables dans l'univers actuel de la littérature latino-américaine.
- Anne-Lise FRECCHIAMI
Psychologue et Art thérapeute, je travaille depuis une vingtaine d'année auprès de publics migrants (enfants, adultes et adolescents) au sein de divers dispositifs de Protection de l’Enfance.
- Hossein GHANDEHARI
Cinéaste
- Amir Ali GHASSEMI
Cinéaste
- Elham HAJAHMADI
Cinéaste
- Ghada HATEM
Gynécologue et fondatrice de la Maison des femmes de Saint-Denis, lauréate du prix Simone Veil de la région Île-de-France, elle soigne obstinément celles que la société des hommes a meurtries.
- Reza HIWA
Autrefois émigré kurde à Téhéran, devenu exilé politique iranien en France, passé en français expatrié, se prenant pour poète, Reza Hiwa parle kurde avec un accent persan. Reza Hiwa vient d’un pays où le prix à payer pour la parole qui gène peut se négocier en sang.
- Behfar KARIMI
Cinéaste
- Nora IDIR
D’origines kabyles, Nora IDIR chante le monde.
- Tiziana LEUCCI
Anthropologue des arts de la performance en Inde.
- Mario Tomas LOPEZ
Il est un comédien né en Espagne, cofondateur de la troupe de théâtre « Les oiseaux migrants ».
- Mariann MATHEUS
Mariann Mathéus, est chanteuse et comédienne. Après ses débuts au théâtre musical elle n’a plus cessé dès lors d’alterner concerts, spectacles musicaux et créations théâtrales d’auteurs comme Aimé Césaire, Simone Schwarz-Bart, Vincent Placoly, Alain Foix et Jean Métellus.
- Joséphine LAZZARINO
Née à Paris, où elle vit et travaille, de père sicilien et de mère andalouse. L'enseignement de Giovanna Marini lui a permis de retrouver ses racines, et de concevoir ses recherches musicales dans le cadre des traditions de la Méditerranée populaire, qu'elle-même définit comme « Méditerranée de la mémoire ».
- Leonardo LIVERANI
- Flore MURARD-JOVANIVITCH
Écrivain et journaliste indépendant français, spécialiste de l'immigration. Diplômée en histoire, elle a travaillé pendant dix ans pour l'ONU et pour diverses ONG dans les pays du Sud. Depuis 2009, elle collabore avec le journal italien « L’Unità » sur les questions de migration et de racisme. Elle est l'auteure de « Derive. A small mosaic of the inhuman » (Stampa Alternativa, 2014). Son dernier ouvrage est le manifeste « La négation du sujet migrant ».
Hadid
- Rokhshad NOURDEH
Artiste et réalisatrice, ses oeuvres explorent les relations existant entre l’Art et le Cinéma. Multiculturelle: France- Iran- Canada, ses recherches poursuivent les sujets concernant l’écologie la femme et l’enfant, les migrations. Acquisition et Prix: « Au delà des Limites », Fond cinématographie Canada, « Mapéando », Collection de Campo Calatrava, Castilla la Mancha- Espagne, « Mariage des Nomades Gashgai » CNAP- Fonds d'acquisition d'Art Contemporain, Ministère de la Culture, France, « "La Musique , L’envol n°II », Premier Prix National: Palme d'ÔR de peinture, Fondation Coprim. Auteur des livres: « Coeur Architecturé », « Perfection does not existe » (Livre d’artiste)
- Nathalie PICARD
Poète et auteure, elle organise des événements autour de la poésie. Elle est aussi kinésithérapeute, Méziériste, et le rapport entre le corps et le langage est au cœur de son travail quotidien.
- Mohammad RAZDASHT
Cinéaste
- Sergio ROA-BRITH
Né au Chili, Sergio ROA-BRITH est compositeur de musiques de danse, de théâtre et de films. Musicien polyvalent interprète : guitare, piano, cajon, bongos, tumbadoras et différents instruments typiquement latino-américains, quena, zamponas.
- Shabnam SALEHZADA
Issue d’une union improbable entre une mère russe et un père afghan, Shabnam Salehzada naît à Leningrad. Après un bref passage en Inde elle commence sa carrière théâtrale en Écosse et la poursuit aujourd'hui en France.
- Pauline SMITH
Historienne et specialiste de la mythologie.
- Ninon VALDER
Ninon Valder explore les espaces entre la musique argentine et le jazz, développant la poésie du son et des mots.
Imprégnée de différents styles au gré des rencontres, elle collabore avec des artistes du monde entier : Colacho Brizuela, Pierrick Hardy, Leonardo Sanchez, Susanna Stivali, Antonio Fresa, Carine Bonnefoy. Elle dirige le trio "Las Famatinas", tourne en solo avec "Argentina en el alma", et développe le CEREMUSA, Centre de Recherche de Musique et de Transmission Orale basé à Bethon (51).
- Jean Marc VIOTTI
Cinéaste et artiste
- YERSO
YERSO n'est pas une chanteuse arménienne, mais une chanteuse qui chante l'Arménie, un pays où elle n'a jamais vécu.
- Nader VAHABI
Sociologue au LISST, l'université de Jean Jaurès, Toulouse. Franco-iranien, a soutenu sa thèse en 2004 à l’EHESS de Paris et une HDR (Habilitation à Diriger des Recherches) en 2013 à l’université Jean Jaurès de Toulouse dans laquelle il est maintenant directeur de thèse. Attaché au CADIS (Centre d’Analyse et D’Intervention Sociologiques) de l’EHESS de Paris et au LISST (Laboratoire Interdisciplinaire, Solidarités, Sociétés et Territoires) de l’université de Toulouse, il est l’auteur d’un nombre important d’ouvrages et d’articles en français, anglais et persan sur les thèmes de la diaspora iranienne, de la mémoire, de la gestion du passé, de la transition démocratique et des flux migratoires mondiaux .